Franck Chuzel-Le colibri des sciences de la vie

15 JANVIER 2019

S’occuper des enjeux sociétaux est le moteur de Franck Chuzel. Ce chercheur, spécialisé dans les perturbateurs endocriniens et la gestion des risques, le met en œuvre quotidiennement à travers sa biotech LifeScientis. Portrait.

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La rencontre qui a marqué la carrière de Franck Chuzel remonte aux années 90. Il est alors doctorant à l’INSERM et travaille sur les questions liées aux fonctions de reproduction et aux problèmes de stérilité. Avec Rhône Poulenc, il va s’intéresser alors aux perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques tant questionnées aujourd’hui. Depuis, elles guident sa carrière au sein de grands groupes comme Aventis Cropsciences ou Bayer où il a piloté différents projets de R&D. Mais aussi auprès d’instances européennes et mondiales telles que la Commission européenne ou l’OCDE où il a représenté l’industrie et participé aux débats sur l’évaluation du risque face à ces substances. « J’ai pu travailler sur certains textes et ‘’guidelines’’ qui visent à mieux évaluer le danger. J’ai toujours aimé les projets avec des impacts sociétaux », explique Franck Chuzel.

 

 

 

 

 

Âme entrepreneuriale

Après près de 15 ans à évoluer dans les grands groupes, Franck Chuzel goûte à l’entrepreneuriat. D’abord en parallèle de ses activités professionnelles en créant avec d’autres partenaires une structure spécialisée dans l’archivage des dossiers d’homologation pour les grandes industries des sciences de la vie. « Nous avons vendu cette société en 2012. J’ai alors décidé d’arrêter ma carrière dans l’industrie. J’avais trop d’activités à gérer, les temps de décision me paraissaient trop longs. J’avais besoin de me mettre au vert », explique-t-il. Il a déjà un projet entrepreneurial en tête et s’inscrit à l’Executive MBA emlyon business school. « J’ai pu me poser, réfléchir, faire challenger mes idées dans un environnement bienveillant. Cela a confirmé mes méthodes de travail tout en me donnant des outils. J’ai aussi pu prendre le temps d‘approfondir la question du risque et de sa perception au niveau sociétal. J’ai pu réfléchir à beaucoup de projets, même si certains n’ont pas abouti j’ai fait de très belles rencontres pendant cette période », raconte Franck Chuzel. De ce break est née LifeScientis, une biotech dont l’objectif est d’améliorer à la fois l’efficacité et la sécurité des produits issus des industries des sciences du vivant. Elle les accompagne, d’une part, dans l’évaluation du danger et du risque toxicologique via une activité de consulting. Et d’autre part, son activité de R&D conçoit et développe des solutions d’encapsulation de molécules (médicaments, ingrédients, arome ou encore parfum), avec pour objectif d’être plus respectueux de l’Homme et de son environnement grâce à des procédés de chimie douce et/ou issus de la chimie verte. « Nous sommes là pour apporter des solutions avec des ingrédients moins toxiques afin de réduire le danger et le risque d’utilisation. On s’oriente donc vers la chimie verte et les produits biodégradables. C’est une façon de répondre aux enjeux sociétaux, de faire notre part, comme le colibri », détaille Franck Chuzel.

 

Passerelle entre le public et le privé

Basée à Grasse, la société LifeScientis collabore avec des PME et des ETI, mais aussi avec des start-up. La biotech a également à cœur de nouer des partenariats de recherche avec les universités, comme celle de Nice Sophia Antipolis, afin de faire le pont entre la recherche fondamentale et appliquée. « Public et privé sont deux mondes qui se comprennent mal, mais nous arrivons à trouver des modes de collaboration plus ouverts. Il est vrai que c’est parfois plus simple dans les pays anglo-saxons. Mais les questions d’efficacité des traitements, de toxicologie, et de risque sont complexes. Seul, on ne peut pas faire grand-chose. Il faut agréger les expertises pour amener de la diversité dans les points de vue et pour faire bouger les lignes », observe Franck Chuzel.

Agile, la jeune entreprise s’appuie sur l’expérience de son fondateur, acquise auprès des grands groupes, et se développe vite. Trois ans après son lancement, elle compte 5 chercheurs salariés. Franck Chuzel s’apprête à ouvrir son capital aux membres actifs de sa direction. Et prépare une levée de fonds prévue d’ici à deux ans. « J’aimerais également reprendre la représentation auprès des organisations internationales. Le rôle de chercheur est primordial dans ces débats, nous sommes là pour apporter de la pédagogie avec les informations dont on dispose. En matière de dangers et de risques, il y a des questions encore sans réponses aujourd’hui et c’est du débat que sortent les futurs modes de fonctionnement », souligne l’entrepreneur. Une façon supplémentaire d’être un colibri.

 

 

  • L’Executive MBA emlyon business school, l’allier de la progression de carrière
Progresser au sein de son entreprise, augmenter sa rémunération, se tourner vers l’entrepreneuriat… Suivre l’EMBA emlyon business school est une garantie d’évolution professionnelle significative. Le diplôme a ainsi été classé 5e mondial par le Financial Times, en termes de progression de carrière en 2018.

Proposé en fast-track ou en part-time, il s’adresse aux « makers » : dirigeants et cadres expérimentés qui portent un projet ou cherchent à se challenger en acquérant de nouvelles compétences autour des enjeux business d’aujourd’hui. L’Executive MBA approfondit aussi bien la finance, la stratégie, la prise de décision, le management, les data que le développement personnel et la posture.

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