L’intrapreneuriat, une clé de développement pour les entreprises

15 AVRIL 2021

L’intrapreneuriat, c’est créer une « entreprise dans l’entreprise ». Un concept qui permet de déceler des opportunités, investir de nouveaux marchés tout en capitalisant sur son activité initiale. C’est aussi une source de motivation pour les équipes et une culture à diffuser au sein des organisations. Présentation.

« La démarche intrapreneuriale connaît un très fort développement ces dernières années, suscité par la performance de son modèle face au besoin d’innover sans cesse grandissant des sociétés. Ce n’est pas qu’une mode », annonce Véronique Bouchard, professeur de stratégie et pionnière dans le domaine de l’intrapreneuriat dès le début des années 2000. Elle a créé et dirige l’Institut de l’Intrapreneuriat, qui vise à accélérer l’apprentissage et l’émergence des conditions favorables au succès des intrapreneurs en croisant pratique, recherche et formation.

En effet, les atouts de l’intrapreneuriat sont nombreux pour les structures comme pour les collaborateurs. C’est le moyen de développer de nouveaux services ou produits, d’investir des marchés à fort potentiel, d’innover. L’entreprise croît sous l’impulsion de ses collaborateurs porteurs de projets. Ils gagnent en autonomie, adoptent une posture d’entrepreneur.

L’intrapreneuriat dans le secteur public

Après une formation dédiée à l’intrapreneuriat à emlyon business school, la directrice Sarah Videcoq Aubert a ainsi pu mettre en œuvre ses apprentissages pendant la crise sanitaire.

Tous les secteurs sont concernés. Même le secteur public. « En tant que directrice de la Caisse primaire d’assurance maladie de Meurthe-et-Moselle, je suis à la tête d’une petite PME du secteur public. La démarche d’intrapreneuriat est essentielle. Elle est source d’innovation, de prises d’initiatives internes afin de replacer le client – l’assuré – au cœur de nos réflexions », explique Sarah Videcoq. Après une formation dédiée à l’intrapreneuriat à emlyon business school, la directrice a ainsi pu mettre en œuvre ses apprentissages pendant la crise sanitaire, ce qui a permis à ses équipes de s’organiser, en très peu de temps, en télétravail et de déployer des outils technologiques au service du suivi des patients. Dernier lancement en date ? La création d’un Lab Innov prévue début 2021 au sein de la CPAM de Meurthe-et-Moselle. « Ce type de projet sollicite tout l’écosystème et impose une organisation, une structure pour avancer. La formation était indispensable car sans méthodologie, on bricole autour d’idées et on n’avance pas », met en garde Sarah Videcoq.

 

 

La nécessité d’une méthodologie

En effet, l’intrapreneuriat repose sur une organisation. C’est un fonctionnement structuré qui vise aussi à motiver et à engager les membres de l'équipe et les parties prenantes. « Attention, la mise en œuvre de l’intrapreneuriat constitue un vrai défi. Mal conduite, la démarche est vouée à l’échec avec des effets négatifs sur l’organisation et les équipes impliquées », précise Véronique Bouchard. Laurent Champiot, aujourd'hui Directeur de la BU Life Sciences au sein du groupe Shift Consulting, a expérimenté plusieurs des challenges typiques de l’intrapreneuriat. En 2018, alors consultant chez Shift, il porte une vision novatrice qu’il souhaite concrétiser : développer une offre et une équipe spécialisée de consultants combinant des méthodes de gestion de projet et d’innovation (le coeur de métier de Shift), avec des expertises digitales et métier spécifiques au secteur santé-pharma.

Laurent Champiot, aujourd'hui Directeur de la BU Life Sciences au sein du groupe Shift Consulting, a expérimenté plusieurs des challenges typiques de l’intrapreneuriat.

La phase d’incubation a conduit à un solide projet intrapreneurial malgré quelques écueils : "Certes, Shift offre un contexte favorable à ce type d’initiative (société issue de l’incubateur emlyon) cependant l’articulation de mon intraprise avec l’activité historique fut délicate. Il a fallu par exemple embarquer des collaborateurs ciblés afin de créer un collectif intrapreneurial à l'intérieur de l’entreprise, ou encore négocier l’évolution du modèle commercial global. J’avais d'ailleurs sous-estimé ces aspects me focalisant (le biais de l’expert) sur la création de valeur pour les clients. J’avais pourtant exploré la littérature sur le sujet… mais cela ne suffisait pas. J’avais donc besoin d'équilibrer ma vision d’offre avec mon écosystème”, explique Laurent Champiot.

Il se tourne alors vers la formation avec le Certificat Intrapreneur : acteur de l'innovation proposé par emlyon business school. Ce parcours de formation le dote de méthodes, l'enrichit de partages croisés d’expériences et l’aide à prendre du recul. “L’intrapreunariat a accéléré ma carrière et m’a positionné en responsabilité d’un périmètre innovant qui représente désormais un tiers du chiffre d’affaires de Shift, soit 3,5M€ en 2020” partage Laurent Champiot. Il ajoute que "la formation m’a permis de clarifier une trajectoire personnelle entre salariat et entreprenariat, et de sécuriser le passage à l’échelle de mon projet”. Un savoir- faire qu’il est aujourd'hui prêt à transmettre afin d’explorer de nouveaux axes porteurs.

Découvrir l’Institut de l’Intrapreneuriat créé et dirigé par Veronique Bouchard, responsable du certificat Intrapreneur : acteur de l'innovation.